Amis voyageurs, bonjour,
Nous avons effectivement complété notre tour en Ouganda avec Mapendano et ce fut un succès qui a dépassé nos attentes. Avant de nous engager avec Mapendano et Le Voyage Autrement que nous ne connaissions pas vraiment il est vrai que nous avions une petite appréhension. Il y a beaucoup de fake sur Internet et Mapendano présente moins de commentaires des voyageurs et internautes que d'autres tours opérateurs plus connus. Nous étions trois donc la somme d’argent envoyée à Mapendano était conséquente et cette somme d’argent a été envoyée bien avant notre départ de fin juillet. Avant nos premiers contacts physiques avec Mapendano sur sol Ougandais nous ne pouvions que faire confiance à nos échanges écrits, par mail, WhatsApp ou téléphoniques. Cela-dit Marcel et son équipe ont toujours donné réponses à nos questions dans les plus brefs délais et de manière convaincante.
Le jour J quand nous sommes arrivés à Entebbe, notre chauffeur/guide et notre traducteur étaient au RDV et à l’heure. Nous avons même eu la possibilité de rencontrer Marcel Walter dans le parking.
La suite du voyage a été presque parfaite, malgré quelques imprécisions mineures entre notre plan de voyage et celui de notre chauffeur/guide mais ces petites divergences étaient toujours clarifiées rapidement car notre C/G pouvait facilement joindre Marcel par téléphone.
Nous avons vraiment eu le sentiment d’être sous la responsabilité de professionnels, en effet notre C/G Tom a une expérience immense du terrain et de la région et une très bonne connaissance générale. Tant sur le point de la sécurité routière et piste que dans les régions insolites que nous avons traversées. Tom était rassurant et compétent à tous niveaux.
Ce voyage est exceptionnel, hors norme mais ne s’adresse pas à n’importe quel voyageur. Les distances sont longues, le programme intense et les hébergements ne sont pas tous de même niveau. Il y a peu de temps mort et certains logements sont très rudimentaires. Le nord de l’Ouganda est très pauvre, voir misérable, il n’y a pas de touristes ni d’infrastructure touristique, les seuls occidentaux que nous pouvions rencontrer étaient soit des ONG ou des humanitaires ou des voitures Union Nation.
Le fait de voir tant d’enfants dépourvus de tout peut choquer la sensibilité de certaines personnes. Pour nous qui sommes de grands voyageurs avec une large ouverture d’esprit et une grande expérience acquise à travers le monde, ce type de voyage nous convenait parfaitement. Même si notre expérience de globe trotters nous a forgé une forme de résilience, notre émotionnelle n'a pas été épargné totalement dans cette région du nord, chez les Karamojas.
Pour ma part cela fait maintenant 43 ans que je voyage à travers le monde et je recherche à éviter le tourisme de masse, dès lors le fait de sortir des sentiers battus m'a émerveillé.
Si globalement l’Ouganda est un pays pauvre ce n’est pas non plus la misère partout, le climat sous l’équateur, l’eau omniprésente, des terres fertiles, permettent une agriculture abondante, sans compter les nombreux troupeaux d’animaux domestiques et ses volailles. Ce pays très rural permet aux habitants de se nourrir. Les ougandais sont aussi très gentils et semblent apprécier les voyageurs qui s’y aventurent.
Bien entendu ce pays comme beaucoup de pays d’Afrique équatoriale comporte de nombreux risques et pas les moindres. Sur un plan sécuritaire abord : entouré de pays peux stables tel que la RDC, le Sud Soudan et le Kenya avec ses terroristes islamiques radicaux. Même le Rwanda, pourtant pays ami a connu récemment des tensions avec l’Ouganda. Il semblerait que des accords pour faire baisser les tensions ont été maintenant signés cette semaine. Avant que nous partions une touriste américaine kidnappée a été libérée contre rançons. Et puis il y a des Kalachnikov un peu partout. Des gardiens de parking, de bâtiments gouvernementaux, des rangers et même de supérettes ou de restaurants. Certes se sont des employés officiels engagé pour la sécurité mais tout de même cela peut choquer un européen de voir autant d’arme de guerre.
D’un point de vu sanitaire l’Ouganda aligne tous les fléaux, Sida, risque d’ebola à la frontière avec la RDC et le Sud Soudan, choléra, fièvre jaune, hépatite, malaria généralisée, 20% de la population l’a contractée. L’eau contaminée est un problème majeur. Il vaut mieux être en bonne santé, car une fois loin de Kampala ou des villes secondaires, il n’y a plus rien au niveau médical. Il faut prévoir une bonne pharmacie et espérer ne pas avoir une crise d’appendicite ou un accident sérieux.
Il faut aussi rendre attentif les voyageurs que les animaux sauvages sont sauvages et qu’il est impératif de se déplacer avec des professionnels de la faune. Buffle, hypo, éléphants, crocodiles et serpents peuvent être très, très dangereux. Comme l’Ouganda est sous l’équateur, c’est aussi une biodiversité hors-norme, insectes, plantes dangereuses et toute sorte d’organisme vivants qu’il faut éviter de toucher sans connaissances.
Pour ces raisons évoquées il est préférable que les personnes qui s’y aventurent soient informées de ce qu’ils vont visiter. Nos sociétés occidentales sont de plus en plus aseptisées, les gens sont de plus en plus chochottes et ont tendances à tout voir à travers des écrans TV ou Internet. L’Ouganda n'est pas le monde virtuel de l’Internet (qui n’est d’ailleurs pas souvent disponible) c’est la réalité d’une Afrique magnifique mais en voie au développement au sens profond du terme.
La nourriture et l’hygiène est un point également qui pourrait choquer certaines personnes sensibles. La viande n’est pas réfrigérée et je doute que ce que nous avons mangé ait été importé d'Europe, d'Australia ou des USA. Des crudités sont servies en abondance. N’importe quel toubib d’Europe vous dira de ne pas manger de produits pas cuits, de ne pas consommer ni ceci ni cela. Depuis que je voyage je connais trop bien leurs discours. Ce n’est juste pas possible de se conformer aux recommandations des médecins européens. A moins qu’on apporte sa viande en boite et que l’on consomme que des pâtes. D’ailleurs en tant que citoyen suisse si je devais suivre les recommandations de notre Département Fédéral des Affaires Etrangères (DFAE) il est recommandé de ne pas se rendre en Ouganda. Comme à chacun de nos voyages, nous nous sommes délectés des produits locaux et en abondance, fruits frais, légumes crus et viandes locales. A noter que les fruits et légumes ont des saveurs que nous ne connaissons plus en Europe, les tomates, les concombres ont du goût. Paradoxalement après 8 voyages en Afrique je n’ai jamais eu une seule fois la tourista, contrairement à l’Asie ou l’Amérique du Sud.
Par contre je ne sous-estime pas les risques alors avant de consommer un jus de fruit, s’assurer que celui-ci est fait avec de l’eau en bouteille et non pas de l’eau locale. La vigilance, le bon sens restent les meilleurs moyens de nous prémunir.
Être au contact de la population est aussi une source possible de contamination. Un désinfectant pour les mains est conseillé. En effet comment refuser la poignée de main d’un autochtone qui semble avoir une hygiène douteuse. Une anecdote dans le nord chez les Karamoja un vieil homme au look de shaman a craché dans sa main avant de prendre celle de mon amie pour la remercier ou la bénir de la nourriture que nous avions apportée. Les enfants comme ailleurs sont turbulents et très vite vous pouvez vous retrouver envahis d’une nuée de mômes qui veulent tous voir la photo que vous venez de prendre avec votre portable. Trop de moment spontané que vous ne maîtriserez pas. Dans ces cas vous ne pourrez pas vérifier la check-list des recommandations de votre médecin européens préférés.
Sinon dans l’ensemble des lieux les toilettes sont propres, même dans les lieux publics.
Il faut aussi respecter la privacité des gens et ne pas photographier n’importe qui sans demander la permission. Tout ce qui est militaire, officiel, gouvernemental est interdit de photographier ou de filmer.
Il faut aussi comprendre que l’Afrique ce sont des tips et pourboires un peu partout. Si certains sont sains d’autres sont détestables, comme la corruption ou le racket qui peut parfois vous contraindre à le faire. Mais pour le pourboire honorable, ce n’est pas parce que l’on a payé notre package depuis l’Europe que tout est compris. Les opérateurs comme Mapendano font souvent appel à la compétence de rangers locaux. Certes ils sont payés en partie par les opérateurs mais ils se donnent aussi beaucoup de peine pour dénicher la faune que vous souhaitez voir. Souvent le temps est extensible, si deux heures sont prévues il se peut que vous y passiez trois ou plus. Tout bon service mérite une récompense. Conseillez à vos voyageurs un budget pourboire. Ce n’est pas de l’argent gaspillé, au contraire c’est aider des gens qui travaillent durs pour faire vivre leur famille. C’est aussi une aide directe qui d’une part permet à la population de valoriser leur patrimoine et protéger leur faune. Contrairement à la chaine du bonheur, le CICR ou tout autre ONG, vous êtes certains que votre argent profitera directement au destinataire et ne servira pas à payer des bureaucrates loin du terrain de ces organisation humanitaires. Cela-dit je respecte le travail des organisations sérieuses et qui sont nécessaires.
Pour notre part nous étions trois et avons dépensé environ 450 USD chacun en pourboire. Pour notre guide/chauffeur, notre traducteur et pour les différents rangers. Donner flatte plus la zone de récompense de notre cerveau que de recevoir.
Finalement je dirais que nous sommes des voyageurs freelances peu habitués aux tours opérateurs, le self-travelling est plus notre style. Mais pour l’Afrique et notamment pour l’Ouganda, je recommande fortement de faire confiance à des pros locaux. En effet en Afrique profonde il est difficile de pouvoir tout gérer, il n’y a pas d’assistance. Nous sommes suisses et fiers de dire que nous parlons quatre langues dans notre pays, cela peut paraitre beaucoup par rapport à nos voisins européens mais en Afrique cela reste très relatif. En Ouganda ce sont 61 langues qui sont listées et croyez-nous chez les Karamojas du nord, ni notre G/C ni notre traducteur ne parlaient la langue locale. Quand bien-même ils parlent ou comprennent au moins 4 ou 5 langues locale, c’est une dame du coin qui nous a servi d’intermédiaire pour visiter les villages. L’autre intérêt d’être guidé est la recherche de la faune, vous verrez bien plus d’animaux en compagnie d’un G/C expérimenté qui communique par radio ou téléphone avec d’autres guides. Seuls vous errerez dans de grandes réserves et vous aurez ou vous n’aurez pas la chance de voir des animaux plus difficiles à trouver. Globalement l’anglais est très courant et si vous maitriser cette langue vous ne devriez pas rencontrer de difficultés majeures.
Voilà je pense avoir été assez exhaustif et je ne peux que recommander Le Voyage Autrement et Mapendano pour ce qui a été l’un de nos plus beaux voyages.
Francis N.