A dos d’homme ou en charrette à Zébu, on transporte l’embarquement vers le village. Le bruit circule : une pirogue arrive. Arrivée à la plage, tous les hommes de la famille participent à l’assemblage et à l’ajustage. Quand tout est fin prêt, les villageois fêtent l’événement. D’abord, il y a le vieux du village qui demande la bénédiction ancestrale. Avec l’inévitable rhum du rite malagasy, il verse la part des dieux de la mer qui va veiller sur les pêcheurs durant leur voyage.
Ensuite, le propriétaire de la pirogue et son Co - piroguier se font baptiser et abreuver de l’eau de mer. Après cet accord « homme - mer », tout le monde inaugure la première mise à l’eau. Les hommes trinquent et boivent, tout en appréciant le rythme féminin du Tsapiky (danse typique de la région). Demain, au lever du jour, la pirogue ira à la mer pour la vie et la survie de toute une population.
A la mer, que ce soit dans le lagon ou en haute mer, la pirogue n’entend plus les cris des enfants ni le chant des femmes. Seules les vagues, le vent et les oiseaux la tiennent compagnies. Le mot que souvent, elle perçoit est simple et court : VEZO qui signifie « pagayez et ramez ».