Étant connue comme l’une des plus célèbres éthologues et scientifiques américaines, Dian Fossey occupe aujourd’hui une place non déméritée dans l’estime des biologistes et zoologistes du monde entier. Spécialisée dans l’étude sur l’activité et le comportement gorilles au cœur du continent africain au Rwanda, elle eut l’ambition de décrypter la vie de ces primates qu’elle considérât non pas comme de simples animaux mais comme sa propre patrie de cœur. Dans les confins de la région montagneuse de Virunga, elle leur dédia non seulement 18 ans d’études centrés sur leurs êtres , en s’engageant pour leur protection, en levant et amassant des fonds ou en sensibilisant les différentes populations locales et internationales mais cela n’est pas tout... Non, elle fit bien plus que de s’offrir une image de solidarité envers ses animaux. Elle ouvrit pour eux les portes d’un cœur débordant de passions et d’amour. Là est son unique secret !
Au grand désespoir du public, toute cette ferveur passionnée ne lui suffit pourtant pas conquérir l’ensemble des peuples rwandais. Réfutée pour ses croyances divergentes quant à la façon de traiter les gorilles ainsi que ses mœurs natives, certaines personnes lui en voulurent pour des raisons jugées simplistes. Et bien que nous sommes encore incertains sur l’identité de ses meurtriers, les circonstances de décès de cette femme aux multiples ressources témoignent d’une grande animosité humaine...
Dian Fossey, La Passion des Gorilles
En effet, à l’aube du 27 décembre 1985, Dian Fossey fut découverte assassinée dans la chambre de sa cabane située en bordure des régions montagneuses de Virunga, au Rwanda, où elle étudiait quotidiennement les gorilles. Wayne Richard MacGuire, son ultime assistant à Karisoke, fut littéralement consterné par la violence émanant de ce crime. Visiblement le meurtrier lui fit vivre des derniers moments que nous imaginons atroces. « Quand je suis arrivé en bas pour vérifier ses signes vitaux, j’ai vu que son visage avait été divisé, en diagonale, avec un coup de machette » explique W.R. Macguire.
Les braconniers qui connaissaient les lieux parfaitement n’avaient pas épargné l’américaine ; laquelle agonisait dans des souffrances terribles. Des traces luttes furent découvertes dans la hutte jonchée de verre brisé et de meubles détruits parmi lesquels on retrouva une arme inutilisée en raison de l’inadaptation des munitions complémentaires. En présence de preuves, le meurtre n’avait pas été prémédité dans l’optique d’un vol dans la mesure où l’on retrouva l’ensemble des objets de valeurs de la femme, incluant un épaisse somme d’argent et son passeport. Le tueur s’y était rendu pour une seule raison& : tuer de sang-froid sa victime. A défaut de son arme invalide, il choisit la machette « panga » accrochée en décoration par Dian Fossey. La suite est inimaginable ….
Après sa mort, les principaux suspects furent les braconniers auxquels elle vouait une haine en raison de leur implication dans un trafic de bébés gorilles. L’affaire de ce meurtre demeure encore trouble.
Née en 1932 dans l’insécurité personnelle de parents dont le divorce blessa considérablement la jeune fille et en proie à une enfance difficile, Dian Fossey trouva une alternative afin de s’échapper du quotidien grâce à l’amour qu’elle vouait aux animaux. A peine âgée de six ans, elle débuta l’équitation ce qui aboutit à l’obtention de son diplôme dans le domaine en 1954. Désormais imposée en tant qu’écuyère, l’engrenage de sa vie pour la cause animale s’était enfin engagé.
Etudiante au lycée de Lowell à San Francisco, Dian affronta le mépris de son père qui la vouait à des études de commerce. La jeune fille envisageait sa vie professionnelle en compagnie d’animaux. En conséquence, c’est par le biais de ses propres moyens qu’elle put réaliser ce rêve tangible puisque ses parents ne purent lui fournir le soutien financier nécessaire. De surcroît son image d’élève exemplaire possédait des failles étant donné qu’elle sécrétait, d’origine, quelques difficultés dans les sciences. Cela ne l’arrêta pas pour autant.
Suite à l'obtention de son diplôme en 1954, elle débuta une carrière dans l’ergothérapie. Parallèlement, ayant vécu une partie de sa vie à la ferme, elle nourrissait toujours une passion indéfectible pour les animaux. Cette passion irrévocable fut l’enclenchement d’un avenir consacré aux animaux d’autant plus qu’elle lut un livre sur les gorilles qui la poussa à découvrir l’espèce par elle-même : en 1963, elle prit congé pour se rendre en Afrique durant une période de sept semaines. Elle dut emprunter le salaire d’un an, 8 000 dollars, pour accomplir ce voyage. Mais cette somme en valut la peine. Elle y rencontra le célèbre scientifique britannique, Louis Leakey qui la choisit trois ans plus tard pour entreprendre une étude sur les gorilles. Supportée financièrement comme elle l’assurait à son patron, en 1966, c’est dans ce contexte qu’elle quitta subitement son emploi pour se consacrer à la recherche des gorilles.
Avant d’arriver au Rwanda, Dian Fossey effectua des recherches dans les régions du Congo où elle débarqua dans une période de turbulences. Après avoir étudié le swahili, fruit d’un métissage de langues perse et arabe dans l’Afrique de l’Est, puis ayant suivi des cours sur la primatologie en attendant de recevoir son visa et d’acquérir un financement nécessaire, elle se lança sur le chemin du Congo. Elle visita le Centre de recherche de Gombe Stream, au nord-ouest de la Tanzanie afin d’emmagasiner des connaissances sur la préservation des chimpanzés. Puis avec le soutien du photographe Alan Root, qui lui fournit un permis de travail dans les montagnes de Virunga, Dian commença l’étude sur le terrain en 1967. Cette même année elle fonda le Centre de recherche de Karisoke localisé dans le nord de la province Ruhengeri au Rwanda. Elle le nomma ainsi en l’hommage de deux monts limitrophes : en effet elle fusionna les quatre premières lettres du mont Karisimbi « Kari- » avec les quatre dernières lettres du mont Visoke « soke ». La zone d’activité couvrit un total de 25 kilomètres carrés. Contrairement à l’étude des gorilles au Congo par le scientifique George Schaller, qui lui permis d’affiner ses connaissances, il demeura plus difficile à Dian d’approcher les Gorilles de la région de Karisoke, lesquels n’étaient pas habitués à la présence humaine. Mais elle persista au point de devenir officiellement la « Nyiramacibiri », nom attribué à l’américaine par les habitants de la région «La femme qui vit seule sur la montagne».
Elle acquit quelques années plus tard son doctorat en zoologie par l’université de Cambridge en 1974. Mais dès 1970, son portrait sur la revue scientifique National Geographic lui avait valu une célérité retentissante. Son étroite relation avec les gorilles qu’elle traitait comme tout être humain, et réciproquement les gorilles qui la prenaient pour un membre de leur espèce, confirmait l’engagement de son combat pour ces primates qu’elle chérissait. Ses découvertes scientifiques permirent de faire un bond considérable sur le monde de la biodiversité. C’est elle qui afficha au grand jour certains traits de comportement des gorilles jusqu’ici inconnus : la manière dont ils recyclent les substances nutritives, la tendance des mâles à dos argenté à tuer les petits du groupe afin que les femelles puissant porter ses propres enfants mais encore les changements de groupe par les femelles singes. Il s’avère indéniable que Fossey possédait des connaissances infinies sur cette race de primate que nous regardons, grâce à elle, d’une nouvelle image. Ses recherches lui valurent d’être reconnue en 1980 comme la « principale chercheuse mondiale sur la physiologie et le comportement des gorilles de montagne ». C’est notamment ce dont elle parle dans son projet de livre de mémoires, Gorillas in the Mist. Ce dernier fut adapté sur grand écran avec une incroyable sensibilité de la part du réalisateur et de l’interprète de l’éthologue américaine, Sigourney Weaver, afin de reconstituer cette lutte avec authenticité parfaite. Tourné dans le Parc National des Volcans, ce film fut un succès couplé d’un message de sensibilisation essentiel.
Mais lorsque l’on parle de Dian Fossey , on parle aussi de son engagement dans la lutte contre le braconnage. Bien que la loi de 1920 interdisait le braconnage dans la région de Virunga au Rwanda, Dian fut l’une des personnes témoins de la mauvaise application de cette loi : à plusieurs reprises elle assista à la capture de gorilles ce pourquoi elle engagea des patrouilles afin de détruire les pièges installés dans la région du Parc de Karisoke et s’employa dans la surveillance de cette tâche primordiale. Mais sa lutte dans les montagnes de Virunga n’aurait pas était possible sans le soutien et le financement des trois grands biologistes qui l’influencèrent énormément : Jane Goodall, Louis Leakey et George Schaller. Son décès intervint ainsi à l’apogée d’une carrière interrompue avec grand chagrin, mettant un terme à de grands projets futurs. Beaucoup d’étudiants restent cois devant le parcours étincelant de la chercheuse et son travail faramineux. Mais il est quasiment certain que le fil de ses projets dans une perspective de préservation des gorilles soit repris par de grands chercheurs nourrissant la même ambition. Dian Fossey est à compter parmi l’un des exemples de femme à suivre et à conserver dans nos mémoires. Une référence accomplie pour tous.
Elle fut enterrée sur le site qu’elle avait créé afin de servir de cimetière pour les gorilles des montagnes, un hommage d’une grande importance pour sa famille et elle-même car il reflète ce pourquoi elle avait vécu. «La femme qui vit seule sur la montagne » laisse derrière elle l’étincelle d’un immense travail qui l’illustre dans le statut d’avoir été la pionnière dans le sauvetage des Gorilles de la région de Virunga.
Ses dernières mémoires traduisent une grande leçon de vie :
Quand vous vous rendez compte de la valeur de toute vie, vous vous attardez moins sur ce qu’est le passé et vous vous concentrez plus sur la préservation de l'avenir »
The Dian Fossey Gorilla Fund International
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