Santa Ana se trouve au nord-ouest du Salvador, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière guatémaltèque ; les curieux viennent donc la visiter dans le cadre d'un séjour au Guatemala comme au cours d'un voyage au Salvador. Cette ville de plus de 250 000 habitants est située dans une région très verte, où les plantations de café alternent avec les réserves écologiques et les volcans.
Déjà jolie et agréable à vivre, Santa Ana est d'autant plus souvent placée sur la liste des destinations incontournables d'Amérique Centrale qu'une fois sur place il est possible de rayonner très facilement vers une multitude de destinations culturelles et naturelles. La Route archéologique, qui permet d'explorer et d'admirer de nombreux sites mayas, est toute proche..
Santa Ana et la Route Archéologique
Ville Latino-Américaine et Ruines Mayas
Cathédrale néo-gothique, théâtre colonial et palmiers à la mairie, une ville étonnante
Très animée, Santa Ana a grandi au rythme du développement économique de sa région : le tournant du 19ème au 20ème siècle s'est révélé très profitable pour les grandes exploitations agricoles, et quelques très beaux bâtiments sont sortis de terre au cours de ces années. La Cathédrale de la Señora Santa Ana a ainsi été reconstruite en 1913, dans un style néo-gothique très abouti, bien qu'inhabituel dans le pays. La façade blanche est parsemée d'ouvertures dentelées et de fines fioritures, tandis qu'un triangle se découpe sur le ciel entre les deux flèches hautes.
Sur la même place, le Théâtre de Santa Ana a été construit à une époque très proche, puisqu'il est inauguré en 1910. Il est pourtant notablement différent : c'est un bâtiment de l'école coloniale, dont la façade verte comprend une double colonnade typique. A l'intérieur, un spectacle éblouissant attend les visiteurs : une coupole ornée, un gigantesque rideau de velours rouge brodé, et plusieurs étages de loges dorées surplombant les rangées de sièges ordinaires…Ces monuments sont venus s'ajouter à une liste déjà fournie d'édifices coloniaux construits au 19ème siècle : la mairie (et ses palmiers qui dépassent de la cour intérieure !), le casino Santaneco, les églises El Calvario, San Lorenzo, Santa Lucia, etc.
En plus des qualités architecturales de Santa Ana, les voyageurs apprécient généralement la possibilité de se détendre à l'ombre dans l'un des parcs qui jalonnent la ville.
Au nord de celle-ci, on trouve par exemple le Parque Ecologico San Lorenzo (que les locaux préfèrent appeler Parque de la familia). Géré par une fondation écologique, il s'organise autour de trois étangs et abrite un zoo ainsi qu'une véritable forêt ! Il est très agréable de s'y promener durant la saison sèche, de novembre à mai.
Santa Ana est également une destination agréable par ce qu'on y mange bien. Sa gastronomie est réputée, et il est également assez facile de trouver où déguster des plats asiatiques ou argentins pour ceux que la cuisine méso-américaine n'a pas séduits.
Durant le mois de juillet c'est dans le centre qu'il faut être : une fête locale est organisée à la gloire de Sainte Anne, la sainte patronne de la ville, pendant une semaine entière. Des statues anciennes sont alors promenées en procession dans les rues ; des marchés traditionnels ont lieu, où s'échangent et s'achètent des produits artisanaux locaux ; et de nombreuses animations populaires et folkloriques sont prétexte à faire voyager les participants du passé au présent du Salvador.
Au pied des pyramides mayas : San Andrés et Tazumal
Pour plonger dans l'histoire du pays, il suffit d'ailleurs de s'éloigner à quinze kilomètres : Tazumal, plus grand site précolombien au Salvador, est une porte d'entrée remarquable vers les cultures mayas et toltèques. Sur plusieurs kilomètres carrés, les ruines illustrent la grandeur de cette civilisation disparue.
Bien sûr, c'est la pyramide que l'on remarque en premier. Haute de 24 mètres, ses différents étages ont été construits au fil des siècles, pendant le premier millénaire de notre ère. La couleur de la pierre, foncée, tranche sur le vert émeraude de l'herbe qui envahit tout et vient adoucir le paysage général. Il faut s'approcher pour distinguer à certains endroits les bas-reliefs, qui constituent de bien mystérieux messages sculptés… Partout où se porte le regard, la pierre affleure : d'autres temples, un jeu de pelote ou d'énigmatiques constructions.
Juste à côté du site de Tazumal, on trouve d'autres vestiges intéressants : à Casa Blanca, par exemple, trois pyramides ont été mises à jour sur les six présentes ; à El Trapiche, la pyramide est cette fois arrondie, trahissant ainsi l'influence olmèque ; etc.
Plusieurs musées sont d'ailleurs à la disposition du public, les plus riches étant sans doute ceux de Casa Blanca et de Tazumal.
En repassant par Tazumal, il est possible de faire un détour par le Centro Monseñor Romero, dédié à un passé beaucoup plus contemporain : il revient sur la période de la guerre civile, dans les années 1980 et 1990. Alors évêque, Monseñor Romero fut assassiné dans son église en pleine messe par les militaires, en représailles de ses prises de position contre les exactions dont souffrait le peuple ; très connu au Salvador, il a donné son nom à ce musée historico-religieux.
A la découverte des modes de vie pré-colombiens : Joya del Ceren
Tazumal se situe à l'est de Santa Ana. Joya del Ceren et San Andres, à l'ouest, à quelques kilomètres eux aussi. Si San Andres est un site « classique », avec une pyramide, Joya del Ceren est un endroit bien différent, et même unique. Cela lui a valu d'être inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO.
En effet, il s'agit d'une sorte de Pompéi local : parfaitement conservé depuis 1 400 ans, grâce à une éruption volcanique, l'habitat des Mayas ordinaires (qui avaient pu fuir avant la catastrophe) nous livre ici ses secrets. Alors que les sanctuaires étaient construits en pierre, il s'agit de petites maisons et échoppes en adobe. On y découvre comment s'organisait la vie de famille, ou la place du chaman local dans la société. On y voit les ustensiles du quotidien : vaisselle, outils, couteaux. On y a même retrouvé des plantes cultivées et consommées par les paysans : du manioc, des haricots, des poivrons, du caco…
Même si le spectacle peut sembler moins grandiose et moins impressionnant, il est émouvant et très instructif de découvrir comment vivaient les gens simples de l'époque.
Mais ceux qui considèrent que la présence de pyramides donne toute de même plus de cachet à la visite seront ravis de passer par San Andres, à quelques kilomètres : ils pourront en admirer une, splendide et située dans un cadre idyllique. La végétation y est luxuriante, la vallée constitue un arrière-plan remarquable, et les cacaoyers rappellent que l'on est sous les tropiques !
En résumé, partir à Santa Ana permet de visiter à la fois des sites mayas et une ville coloniale, et d'entrer en plein dans la dualité culturelle de l'Amérique Centrale. L'hiver et le printemps européen sont des saisons idéales pour profiter de la chaleur sèche du Salvador, mais le pays reste agréable pendant la saison des pluies, et le mois de juillet est intéressant à Santa Ana du fait des festivités. Il s'agit donc d'un voyage agréable toute l'année ! Et les randonnées dans les volcans, au bord des lagunes, ou sur les plages de sable blanc pourraient bien vaincre les dernières réticences à découvrir le Salvador…
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