Pour plonger dans l'histoire du pays, il suffit d'ailleurs de s'éloigner à quinze kilomètres : Tazumal, plus grand site précolombien au Salvador, est une porte d'entrée remarquable vers les cultures mayas et toltèques. Sur plusieurs kilomètres carrés, les ruines illustrent la grandeur de cette civilisation disparue.
Bien sûr, c'est la pyramide que l'on remarque en premier. Haute de 24 mètres, ses différents étages ont été construits au fil des siècles, pendant le premier millénaire de notre ère. La couleur de la pierre, foncée, tranche sur le vert émeraude de l'herbe qui envahit tout et vient adoucir le paysage général. Il faut s'approcher pour distinguer à certains endroits les bas-reliefs, qui constituent de bien mystérieux messages sculptés… Partout où se porte le regard, la pierre affleure : d'autres temples, un jeu de pelote ou d'énigmatiques constructions.
Juste à côté du site de Tazumal, on trouve d'autres vestiges intéressants : à Casa Blanca, par exemple, trois pyramides ont été mises à jour sur les six présentes ; à El Trapiche, la pyramide est cette fois arrondie, trahissant ainsi l'influence olmèque ; etc.
Plusieurs musées sont d'ailleurs à la disposition du public, les plus riches étant sans doute ceux de Casa Blanca et de Tazumal.
En repassant par Tazumal, il est possible de faire un détour par le Centro Monseñor Romero, dédié à un passé beaucoup plus contemporain : il revient sur la période de la guerre civile, dans les années 1980 et 1990. Alors évêque, Monseñor Romero fut assassiné dans son église en pleine messe par les militaires, en représailles de ses prises de position contre les exactions dont souffrait le peuple ; très connu au Salvador, il a donné son nom à ce musée historico-religieux.