L’Afrique du Sud est le berceau d’une incroyable diversité végétale qui est au cœur des traditions des tribus sud-africaines et de la médecine autochtone.
Depuis des siècles, les peuples de ces contrées ont su tirer le meilleur parti des plantes qui les entourent, ils ont appris à les connaître, à cueillir celles pouvant être utiles et à éviter celles étant toxiques. Les plantes représentaient et représentent encore aujourd’hui une part importante des cultures tribales et sont au cœur de nombreux mythes, légendes et cérémonies. Un monde fascinant que l’on vous emmène découvrir dans cet article…
Les Plantes Magiques d’Afrique du Sud
L’Acacia nigrescens contre les saignements de nez et pour faire grossir les seins
L’Acacia nigrescens, est un arbre assez surprenant : son tronc est hérissé de dizaines, voire de centaines d’épines assez épaisses en forme de cônes, d’où son nom anglais « Knob-thorn » signifiant « l’arbre à épines boutonneuses ». Les épines du Knob-thorn sont utilisées à diverses fins thérapeutiques plus ou moins avérées. Elles sont utilisées par exemple contre les saignements de nez : pour cela, on brûle les épines et on fait inhaler la fumée à la personne concernée. Les épines sont aussi broyées afin de confectionner une poudre utilisée comme antidouleur ou remède contre les infections oculaires. Les croyances racontent aussi que cette poudre permet de faire grossir les seins des jeunes filles et peut servir comme aphrodisiaque. L’écorce de cet arbre est également utilisée pour tanner le cuir. D’autre part, l’Acacia nigrescens constitue la nourriture favorite des girafes, et chose assez rare dans le monde animal, le principal pollinisateur de cet arbre n’est pas un insecte mais un mammifère : la girafe !
Le Magic guarri pour trouver de l’eau et fabriquer des brosses à dent
Le Magic Guarri (Eucla divinorum) est un arbre très apprécié et vénéré par les Africains. Ces derniers accrochent souvent des branches de Magic Guarri au-dessus des portes d’entrée des maisons pour repousser et éloigner les mauvais esprits et les sorcières. Les chasseurs Zoulous emmènent souvent une petite branche de Magic Guarri lors des chasses, en guise de porte-bonheur. Les branches du Magic Guarri sont également utilisées pour chercher et trouver de l’eau. Une branche en forme de Y est cueillie et sert de baguette de sourcier : elle est censée indiquer, par son extrémité, la direction d’un point d’eau ou révéler l’emplacement d’eaux souterraines. De plus, cet arbre est la source de nombreux remèdes médicinaux. Constipation, douleurs abdominales, douleurs de grossesse, convulsions, diarrhée, mal de dents sont autant de maux que peut guérir cet arbre, autant dire qu’il est mérite son épithète « magique » ! Un des remèdes les plus intéressants confectionnés à partir de cet arbre est une solution pour traiter le mal d’oreille : on utilise des feuilles à partir desquelles on prépare une infusion, et cette infusion est directement versée dans l’oreille du patient, ce qui ne doit pas être très agréable !
Enfin, le Magic Guarri est excellent pour confectionner des brosses à dent du bush: il suffit de cueillir une petite branche dont on pèle l’extrémité, laissant apparaître le bois fibreux dont la consistance se rapproche des poils de la brosse à dent !
L’Arbre-papier-de-verre, un arbre aux branches carrées utilisées pour punir les enfants
L’Arbre de papier de verre (Grewia flavescens) est un autre exemple de plante au cœur des traditions africaines. Son nom est dû à l’aspect rugueux des feuilles, qui, au toucher, font penser à la texture du papier de verre. Ses branches, contrairement à la plupart des arbres ne sont pas rondes mais carrées, rendant cet arbre facilement identifiable. Ces branches angulaires sont utilisées comme un moyen de punition dans les tribus tsongas : elles sont placées entre les doigts des deux mains, puis pressées par un adulte de façon à écraser les doigts des enfants. Ce châtiment fait aussi partie de nombreuses cérémonies d’initiation, dans lesquelles les jeunes garçons doivent se montrer inflexibles face à la douleur pour prouver qu’ils sont réellement prêts à devenir des hommes.
Ses fruits peuvent être cueillis pour confectionner des jus et même être fermentés en boisson alcoolique. L’écorce est utilisée par les femmes pour tresser des paniers, ainsi que par certaines espèces d’oiseaux pour confectionner leurs nids. Malgré sa petite taille, l’arbre-papier-de-verre produit un bois très dur, qui est souvent choisi pour fabriquer des bâtons de marche.
Le Marula, l’arbre de la fertilité et source de vitamine C pour les éléphants
Le Marula (Sclerocarya birrea) est l’un des arbres les plus connus d’Afrique du Sud souvent vénéré chez les peuples autochtones. Sa renommée provident tout d’abord de ses fruits qui sont réputés délicieux. Ils sont utilisés pour faire des confitures, des jus, de la bière et un alcool particulier, appelé la liqueur Amarula, qu’il faut absolument goûter si vous vous aventurez en Afrique du Sud !
Le fruit du Marula est extrêmement riche en vitamine C, bien plus qu’une orange ! Les éléphants l’ont bien compris et n’hésitent pas à faire des festins de fruits de Marula ! Certaines observations tendraient à montrer que ce sont en particulier les mâles solitaires qui se gavent de ce fruit, juste avant de rentrer en musth (état de reproduction) dans le but d’acquérir de la vitamine C pour booster leur système immunitaire. Les éléphants se nourrissent également de l’écorce des Marula, qui contient de la sève riche en nutriments.
Mais ce n’est pas tout ! Les fruits du Marula contiennent un noyau très dur, à l’intérieur duquel on trouve des amandes (comme dans les noyaux de pêche) qui peuvent être consommées, par les humains et par les écureuils qui en raffolent. Les amandes peuvent également être pressées pour fabriquer de l’huile, qui est un excellent conservateur de viande mais peut aussi être utilisée dans la confection de cosmétiques.
D’autre part, le Marula fait partie des espèces végétales dites « dioïques », c’est-à-dire que l’on trouve des arbres mâles et femelles séparés (la plupart des espèces végétales sont hermaphrodites). Les autochtones ont ainsi développé de nombreuses croyances et traditions autour de cet arbre. Le Marula permettrait à une femme enceinte de choisir le sexe de son bébé : si celle-ci souhaite avoir un fils, elle doit boire une infusion faite à partir de la poudre d’écorce d’un Marula mâle, et inversement si elle souhaite une fille. Le Marula est un symbole de fertilité et de tendresse, et de nombreuses cérémonies de mariage se déroulent au pied de cet arbre.
La Langue-de-la-belle-mère, une plante anti-hémorroïdes
Le nom de cette plante est explicite et provient de la forme caractéristique des épaisses feuilles émergeant à la surface du sol.
Les feuilles de la Langue-de-la-belle-mère (Sansevieria aethiopica) produisent d’excellentes fibres, qui sont utilisées par les bushmen pour fabriquer la corde de leur arc, ou pour tresser des filets à poissons. Les racines de cette plante sont très riches en eau et peuvent être utilisées comme un substitut lors des périodes de sévère sécheresse, par les hommes comme par les animaux.
Historiquement, cette plante fut utilisée par les fermiers Européens pour soigner les hémorroïdes Elle était très efficace à tel point que les Afrikaans la nommèrent « Aambeiwortel » qui signifie littéralement « la racine à hémorroïde ».
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