Le Mag - Espagne

Même si vous souhaitez éviter les villes en ne vous concentrant que sur l’arrière-pays, il serait dommage de manquer Saint Jacques de Compostelle. Nous vous conseillons d'y aller, ne serait ce qu'une journée. La ville a une vie universitaire et culturelle très riche et paradoxalement c'est une ville aussi très tranquille. On se laisse bercer par la foule, mais tout le monde est détendu et ici pour passer un bon moment dans le respect de l'Histoire.
Des ombrelles se promènent au-dessus de leur propriétaire, les couvrant d'un soleil de plombs et certains passants lèvent même le nez en l'air. Peut être espèrent ils un nuage pour atténuer la chaleur ?  Mais l'un des touristes lambda est celui avec un lourd sac à dos avec sur ce dernier un coquillage et de bonnes chaussures de marche. Qu'ils soient en groupe, en couple ou tout seul, ces touristes sont facilement repérables et nous savons d'instinct ou leur pas les a menés.
Le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle. Ou plutôt « les » pèlerinages, car les chemins sont nombreux et traversent la France et l'Italie, mais aussi l'Allemagne et même les côtes Sud de l'Angleterre. Les pèlerins viennent de toutes l'Europe pour voir la ville. Mais peut-être n'ont-ils pas tous faits le chemin à pied. 

Depuis l'âge de bronze perdure une tradition, celle de la Rapa das Bestas. Littéralement : « rasage des bêtes ». Chaque année, au début de l'été, les éleveurs de chevaux semi-sauvage des poneys galiciens, rase les crins des bêtes, leur apporte des soins si nécessaire et marque les jeunes qui naquirent durant l'année. C'est un véritable combat physique entre l'Homme et l'animal et c'est surtout très impressionnant à regarder. Ils luttent au corps à corps, jetant les cheveux à terre. Leurs troupeaux vivent en liberté sur un immense territoire, des plaines et des collines vertes. Personne n'a le droit de s'en approcher ou d'essayer de les monter.
C'est une véritable richesse, car les chevaux sauvages ou semi-sauvage sont de plus en plus rares. Durant ce passage chez le coiffeur, tous les éleveurs de la Galice se rassemblent pour honorer la tradition. Ils quittent leurs villages pour aller chevaucher dans les montagnes et rapatrié leurs bêtes. On vient de toute la région pour assister à l'événement. Ils sont quatre, parfois plus à les tenir par les crins de la queue ou du cou, ils leur courent après et les renversent en leur tordant le cou.
C'est très impressionnant, car ses cheveaux sont puissants et ne ménage pas leur cavalier improvisé. Vous n’aurez pas la chance de le faire et tant mieux ! Car vous vous ferez surement piétiner. Il faut un savoir faire acquis dès l’enfance, les bonnes techniques et surtout ne pas avoir peur de se prendre quelques coups de sabots. Les touristes peuvent accompagner la descente des bêtes en provenance des montagnes mais cela s’arrête là. A la fin de la journée, quand tout le travail est terminé et que quelques chevaux ont été achetés et vendus, villageois, éleveurs et touristes prennent par à une grande fête pour célébrer le début de l’été et le travail accomplis.

De tout temps, les côtes de la Galice ont été un vrai casse tête pour les marins. Et parfois un casse-pipe, car de nombreux navires s'écrasaient sur les récifs. Rocheux et fouetté par le vent, les côtes de la Galice sont marquées par les naufrages sur les deux ou trois derniers siècles. Prenez un bateau pour aller voir la côte par vous-même et en mesurer tous sans dangers.
Peut être même feriez vous un peu de plongée ? L'Hermine est une frégate française du 18e siècle et maintenant elle stagne dans les eaux de la Ria de Vigo. Cette baie s'ouvre au nord sur le Cap Home et au sud sur le Cap Silleiro. De nombreux galions et frégates y sont engloutis et selon la légende, avec beaucoup d'or destiné aux Amériques. Ah…les trésors des bateaux…Qu'ils soient pirates ou pas, ils attisent toujours la curiosité et les légendes. La baie en elle-même n'est pas très profonde et beaucoup de rocher, comptez environ une dizaine de mètre pour vous retrouver face à face avec des canons et des coques. Cela à côté romantique, un voyage dans le temps mais c'est aussi des relations humaines, commerçante et politique depuis l'époque romaine, figée dans le temps et dans les eaux peu profondes de la Galice.