La première forme d’expression fut le chant a cappella ou "Palo seco", nom donné aux prémices du Flamenco dont le genre le plus connu reste la toná.
Bien que la danse et les instruments ne soient arrivés qu’après, ces trois éléments associés confèrent aujourd’hui au Flamenco toute la volupté, la dramaturgie, la joie et la tristesse qu’on lui connaît.
Le chant ou le cante, constitue l’essence même du Flamenco. Une soixantaine de familles de chants ont été répertoriées.
Certains chants font référence à une ville, comme la Granadina (de Grenade), la Rondeña (de Ronda), d’autres à un statut social, tels les Carcelas (des prisonniers), les Mirabras (des vendeurs de légumes des marchés) ou encore le Cante de las Minas (des mineurs), ou bien à une époque de l’année, comme les Saetas (de la Semaine Sainte).
Et ces différentes familles de chants peuvent être reclassées dans deux grandes catégories selon la nature de l’émotion véhiculée.
Le plus tragique, le cante jondo est selon Manuel de Falla "un rarissime exemple de chant primitif, le plus vieux de toute l’Europe. Il a la nudité, l’émotion frémissante des races orientales."
Les cantes festeros expriment quant à eux la joie comme les Alegrias ou la Rumba.
La danse ou "baile", a apporté une autre dimension au Flamenco, faisant naître de nouvelles émotions, des plus légères aux plus profondes, accentuées par la puissance des "taconeos" (claquements de talons) ancrant définitivement le corps dans les profondeurs de la terre. Le Flamenco est un art caractériel, instable, passant du rire aux larmes. La danse, par ses gestes sensuels, sensibles, secs et délicats ne fait que renforcer ce sentiment d’ambiguïté.
L’accompagnement musical ou le "toque" est principalement représenté par la guitare espagnole à six cordes. Au fil du temps, sont venus se rajouter les castagnettes, les "palmas", le "cajon"...
Dans l’histoire des grands artistes de la guitare, résonnent des noms comme Manolo de Huelva, Niño Ricardo, Ramon Montoya ou Paco de Lucia.